What the puff

Depuis leur arrivée en France fin 2021, les “puffs”, ces cigarettes électroniques jetables très appréciées des adolescents, sont interdites. C’est du moins l’objectif des députés de divers groupes politiques qui souhaitent voter en faveur de leur interdiction, soutenue par le ministre de la Santé.

Ces petits dispositifs colorés à inhaler ont rapidement gagné en popularité. Vendus entre huit et douze euros chez les buralistes, en ligne et dans les grandes surfaces, les “puffs” offrent un large choix de saveurs allant de la fraise glacée au cola pétillant, en passant par le bubble gum. Ils proposent également une quantité de nicotine variant de 0 à 20 mg/ml.

La députée écologiste Francesca Pasquini, membre du groupe Nupes, a témoigné lors d’une conférence de presse à l’Assemblée en soulignant que les “puffs” attirent principalement les jeunes qui peuvent les consommer discrètement dans leur chambre sans laisser d’odeur. En novembre dernier, elle a présenté une proposition de loi visant à interdire ces cigarettes électroniques, signée depuis par 63 députés de différents groupes politiques, à l’exception des Républicains (LR) et du Rassemblement National (RN).

En début mai, le ministre de la Santé, François Braun, s’est prononcé en faveur de l’interdiction des “puffs”, soulignant qu’ils poussent une partie de la jeune population vers le tabagisme. Son cabinet a précisé que le ministre travaillerait avec les parlementaires et les associations engagées sur le sujet. Francesca Pasquini est optimiste quant à la possibilité d’aboutir à une interdiction d’ici la fin de l’année, en se basant sur les mouvements similaires engagés dans plusieurs pays européens tels que l’Allemagne, la Belgique et l’Irlande. Elle espère désormais que sa proposition de loi sera inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée pour un débat en séance prévu en octobre ou novembre.

Le député Karl Olive (Renaissance), membre de la majorité présidentielle et soutien du texte, s’est également réjoui de ce soutien, mettant en avant une mesure qui se veut transpartisane et sans ambigüité.

Le Sénat s’intéresse également à la question. Lors des débats sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023, les sénateurs ont voté en faveur d’une taxe dissuasive sur ces produits, bien que cette mesure n’ait pas été retenue par le gouvernement.

La sénatrice LR Catherine Procaccia a été chargée par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) d’une mission sur les alternatives au tabac. Ses conclusions seront présentées fin septembre.

Bien que, à ce jour, il n’existe pas encore d’étude scientifique approfondie sur le sujet, les professionnels de la santé ont tiré la sonnette d’alarme. En février dernier, l’Académie nationale de médecine a dénoncé un véritable piège tendu

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